Nos trois amis quittèrent le château le troisième jour. Tandis que Ron et Hermione transplanaient pour l’Australie afin de retrouver les parents de celle-ci, Harry se rendit en Ecosse afin de ramener les Dursley chez eux. Il était l’un des gardiens du secret et, la guerre étant finie, le moment de les revoir et de tout leur expliquer ne pouvait plus attendre. Il se demandait quel accueil lui serait réservé.

*********************

Mr et Mrs Granger se trouvaient dans une petite cabane au fin fond de la jungle australienne, en pleine observation d’une colonie de koalas. Sur leur porte, on pouvait lire “Wendell et Monica Wilkins, naturalistes” . Hermione fit un clin d’œil à Ron.

_ Je ne pensais pas que mon sort de confusion marcherait si bien.

_ Tu sembles encore douter de tes capacités, Hermione, tu es pourtant la sorcière la plus brillante et puissante de notre génération, tout le monde le dit !

La jeune fille rougit légèrement. Sortant la cape d’invisibilité de son sac, elle couvrit son petit ami avec et lui fit signe d’avancer discrètement. Arrivée assez proche du couple, elle attrapa sa baguette et, dans un souffle, murmura le contre-sort. Puis elle sortit de son sac deux petites fioles qu’elle mania avec précaution. Sur l’une était gravée “maman” et sur l’autre “papa”.

_ Ce sont des souvenirs ? interrogea Ron, l’air offusqué.

_ Oui, tout ce qui concerne Harry, toi et moi, ainsi que tout ce qu’ils savaient sur notre monde depuis le jour où j’ai appris que j’étais une sorcière.

_ Tu ne nous avais rien dit à ce sujet, tu as gardé ça là dedans durant des mois ? dit-il en montrant son sac.

_ Il y a bien des choses que je n’ai pu vous dire. Et non, ne sois pas stupide, je les ai cachés dans la cave après avoir modifié leur mémoire, avec tous les sorts de protection possibles. Ensuite, je l’ai condamnée avec un charme d’invisibilité, ainsi, quand les mangemorts se sont rendus là-bas, il leur fut impossible de trouver quoi que ce soit.

_ Tu es vraiment époustouflante, Hermione !

Il embrassa tendrement sa petite amie puis observa la profondeur de ses yeux un bref moment, comme si le monde n’existait que pour vivre cet instant silencieux, puis il ajouta :

_ Quand as-tu trouvé le temps d’aller les récupérer ?

_ Hier, avec Luna et Ginny, pendant que vous jouiez au Quidditch. La maison était dans un sale état. Bien sûr, la cave étant cachée, ils n’ont pu y pénétrer, mais les mangemorts ont saccagé tout le reste. Les filles m’ont aidée à tout réparer, sois sans crainte, ajouta-t-elle en voyant son regard outré.

_ Hermione, tu aurais dû nous prévenir, les gars et moi serions venus aider.

_ C’est gentil, mon cœur, mais j’avais besoin de parler à Luna, quant à Ginny, elle désirait me voir seule, dit-elle sur un ton évasif.

_ Ah !

Il ne chercha pas à l’interroger davantage, sachant pertinemment qu’elle ne révélerait pas de quoi sa petite sœur lui avait parlé.
Pendant ce temps, ils s’étaient rapprochés des Granger. Hermione murmura un long sort inconnu du jeune homme et le couple sembla s’assoupir avant de tomber à terre. Ils eurent juste le temps de les rattraper. La jeune fille sortit de sous la cape et, à l’aide de sa baguette, réintroduisit les souvenirs dans la tête de ses parents. Une fois les fioles vides, elle les rangea dans son sac et prononça :

_ Finite !

Le couple reprit alors conscience.

_ Ma chérie, mais quelle est donc cette tenue ? dit Mr Granger en regardant sa femme. Et que faisons-nous allongés au sol ?

_ Je ne comprends pas, répondit celle-ci. Nous étions sur le point de boire le thé avec…

_ HERMIONE ! hurlèrent-ils au même instant.

_ Bonjour papa, maman, murmura la jeune fille en reculant prudemment, sentant la tempête venir.

_ J’exige des explications sur-le-champ, dit son père, qui se tenait désormais debout, le doigt pointé au dessus d’elle. Que faisons-nous en plein milieu de la jungle, accoutrés de cette façon ? Je pardonnais ce genre de comportement lorsque tu étais encore une petite fille, mais là, tu vas trop loin !

_ Que veut-il dire ? interrogea Ron du regard.

_ Plus tard, promis, souffla t-elle.

Ses parents semblaient dans une rage folle. Il fallut des heures d’explications de la part du jeune couple et de nombreuses excuses pour qu’ils comprennent que leur fille avait fait cela dans l’unique but des les protéger, de leur éviter la torture, voire la mort, par des mangemorts qui n’auraient pas hésité pour obtenir la moindre bribe d’information sur Potter.
Il n’était pas secret dans le monde de la sorcellerie qu’Hermione Granger était la meilleure amie de Harry Potter depuis ce jour d’halloween, en première année, où lui et Ron l’avaient sauvée d’un troll géant des montagnes (introduit dans l’école par Quirell) dans les toilettes des filles, et que depuis, le trio ne s’était plus quitté. Or il existait un secret bien plus grand, un secret que seules cinq personnes connaissaient dans le monde de la sorcellerie. Une était morte, trois autres se trouvaient là à cet instant précis, quant à la dernière, il s’agissait du professeur Mc Gonagall.

_________________________________________________

Pendant ce temps, en Ecosse, dans le petit village de Cornelly’s Hallow, Harry se dirigeait vers une petite maison à l’écart. Personne ne pouvait la voir, bien entendu, et de loin cela semblait être une cabane en ruine. Lorsqu’il fut devant, le jeune homme procéda comme au 12, square Grimmaud et l’endroit apparut. Il frappa à la porte. Ce fut Dudley qui ouvrit. Il sembla ravi de le voir et le prit dans ses bras, au grand étonnement de Harry.

_ Papa, maman, Holy, tout le monde, venez c’est Harry !

_ Comment ça, Harry ? crièrent plusieurs voix dont certaines lui étaient inconnues.

_ Rentre vite, cousin , tu vas bien ? On a tous entendu à la radio que tu t’étais enfui d’une banque sur un dragon, que tu avais battu Voldemort et que la guerre était finie. Tous les parents se demandaient s’ils pouvaient rentrer chez eux, mais nous n’avons plus vu personne depuis quatre jours. Alors ils peuvent ?

_ Du calme, Dudley, dit Harry, de plus en plus étonné par le comportement de son cousin. Oui, je suis venu vous chercher effectivement, mais qui sont “les parents” et qui est Holy ? Et comment connaissez-vous radio sorcier ?

L’oncle Vernon et la tante Pétunia étaient installés dans le salon avec un autre couple et regardaient la télévision. Dans un coin se tenait une jeune fille de son âge, brune aux yeux verts, plongée dans ce qui semblait à première vue un livre de magie. Tout le monde semblait heureux de le voir, sûrement devant la perspective de rentrer chez eux. Harry craignait que son oncle et sa tante ne retrouvent leur maison sens dessus dessous, les mangemorts y ayant surement cherché des informations à son sujet. Quelques sortilèges et tout serait remis en ordre, même si sa moldue de famille ne voulait pas entendre parler de magie.
Toutefois, avant de partir, il questionna Dudley du regard.

_ Plus tard, Harry, c’est une longue histoire ! Mais je te présente Holy et ses parents. Ce sont des sang-mêlé. Il faudra que je t’explique tout ça, hein cousin.

Harry allait poser une autre question, mais Dudley l’interrompit, prétextant qu’il devait aller préparer ses bagages. Lorsque les Dursley eurent fini leurs préparatifs, Harry attrapa une vieille casserole et la transforma en portoloin. C’est ce qui lui semblait le plus pratique car, ne maîtrisant pas aussi bien qu’Hermione le transplanage d’escorte, il craignait de les désartibuler. Alors qu’ils s’apprêtaient à partir, il arriva deux événements succins ; tout d’abord, Dudley courut embrasser Holy et lui toucha le ventre en souriant, puis un patronus fit irruption dans la pièce.

_ “Ici Kingsley, Monsieur et Madame Hitchens. Je serai là en fin de soirée, ne bougez pas.”

Hitchens… ce nom disait quelque chose à Harry, mais il ne se souvenait plus où il l’avait vu.
Après avoir expliqué aux Dursley le fonctionnement d’un portoloin, tous déposèrent un doigt dessus. Quelques secondes plus tard, ils se trouvaient dans le salon d’Arabella Figg.

_ Ah ! Harry, mon chéri, contente de te revoir, dit celle-ci, aucunement étonnée de le voir arriver sans avoir prévenu.

_ Bonsoir Mrs Figg, comment allez-vous ?

_ Très bien, je t’en remercie. Les gens de l’Ordre ont remis ma petite maison en état. Tiens, j’ai un petit mot pour toi.

_ Un mot ? De qui ?

_ Une jeune fille rousse avec de longs cheveux. Vraiment mignonne, d’ailleurs. Elle est venue hier avec une autre jeune fille, assez étrange, je dois dire.

_ Ginny ? Luna ?

Harry prit l’enveloppe et l’ouvrit, intrigué (mais sûrement pas autant que les Dursley en découvrant que leur vieille voisine connaissait le monde des sorciers).

Harry,
Luna et moi sommes passées hier, pour vérifier qu’aucun sort n’avait été jeté sur la maison, et nous avons tout remis en ordre, sois sans crainte. J’espère que ton oncle et ta tante seront satisfaits du résultat (tu connais Luna, elle se laisse parfois un peu trop aller…).
Bisous.
Je t’aime.
Ginny
Ps : J’ai récupéré toutes tes affaires pour les déposer au 12, square Grimmaud, j’espère que tu ne m’en voudras pas.
Ps 2 : Harry, papa voudrait te parler, peut-on passer te voir chez toi dans les prochains jours ?
Luna

Une petite étoile était dessinée à côté de son prénom. Un sourire illumina son visage. Ainsi, la femme qu’il aimait et l’une de ses meilleures amies l’avaient devancé.

_ Nous pouvons y aller, la maison est hors de danger, dit Harry à son oncle qui l’interrogeait du regard.

Le petit groupe prit congé de la vieille dame et se dirigea vers le 4 Privet Drive. Le jardin était recouvert d’un magnifique parterre de fleurs, les haies étaient parfaitement taillées. Et l’intérieur étincelait littéralement. Pétunia écarquilla les yeux : jamais sa maison n’avait été aussi propre et rangée.

_ Qui a fait ça ? demanda t-elle à son neveu.

_ Ma petite amie et l’une de mes meilleures amies, dit-il avec fierté. Elles sont passées hier pour remettre tout en état.

_ Tu les remercieras pour nous, dit-elle avec un grand sourire.

Harry n’en revenait pas. Après toutes ces années, son oncle et sa tante semblaient s’être transformés en quelques mois, que s’était-il passé ?

_ STOP ! cria t-il. Ce comportement ne vous ressemble pas, vous avez toujours rejeté tout ce qui avait un rapport avec le monde de la magie ! En seconde année, vous avez enfermé mes affaires tout l’été sous l’escalier et mis un cadenas à la cage d’Hedwige. Et d’un coup, vous voulez que je remercie des sorcières ?

Dudley s’avança :

_ Je suis un peu responsable de tout ça, cousin, je vais t’expliquer. Tout a commencé après notre départ l’été dernier. Kingsley nous a d’abord séparés pour plus de prudence. Papa et maman ont été installés dans une petite maison en France et moi j’ai rejoint une des maisons de l’Ordre, là où étaient cachés d’autres enfants de familles de sorciers.

_ Oui, je connais, Dean et Seamus sont restés un moment dans l’une d’elles avant de retourner se cacher dans la salle sur demande. Continue.

_ C’est là que j’ai rencontré Holy, je l’ai de suite trouvée jolie, mais au début elle ne me regardait pas. Je devais être le seul moldu présent et je ne comprenais pas grand-chose à tout ce qui ce disait.

_ Tu m’étonnes !

_ Jusqu’au jour où ils ont parlé de toi ; tout le monde se demandait où était Harry Potter. C’est là que j’ai répondu sans réfléchir :  “Je connais très bien Harry, je suis son cousin.” Quand ils ont su qui j’étais, ça a tout changé. Tous disaient que je devrais prendre exemple sur toi, qu’ils avaient entendu parler de moi à Poudlard, de ma manie d’attaquer les plus faibles, de maltraiter les plus petits, et du fait que mes parents t’avaient enfermé dans un placard sous l’escalier pendant dix ans. J’avais vraiment honte, je me suis mis à beaucoup réfléchir à mon comportement, je me suis souvenu des détraqueurs. Holy disait : “Ce soir là, Harry t’a sauvé la vie.”

_ Je vois ! Ils n’avaient pas tort, au fond. Et tes réflexions t’ont mené où, Dudley ?

_ J’ai entamé un grand changement, j’ai commencé à m’occuper des plus jeunes avec les membres de l’Ordre, entre autres. Je suis devenu plus participatif à la vie communautaire, je consolais ceux qui apprenaient la mort de leurs parents. Ils m’ont invité à écouter radio sorcier avec eux et j’ai appris des tas de choses sur ton monde. Au début, je ne comprenais pas qui était l’éclair et les deux étoiles qui l’accompagnaient : la colombe et le dragon.

_ Holy a enfin commencé à me parler, j’ai appris que la colombe était une amie à elle, une certaine Hermione Granger, et le dragon, un rouquin du nom de Ron. Au début, elle ne parlait que de vous trois, un peu comme les autres. Elle me racontait des tas de choses sur Poudlard, sur Dumbledore, sur tout ce que tu avais fait depuis ton arrivée à l’école. Comment tu avais affronté un troll des montagnes, un basilic et plein d’autres choses. Je m’en suis voulu, tu sais.

_ Il est clair que tu étais stupide et immature !

_ Oui, admit-il d’un air triste. Je désirais lui plaire, alors j’ai commencé à faire du sport et j’ai fini par perdre presque quinze kilos. Plus je parlais avec elle, plus je tombais sous son charme. Puis un jour, elle m’a embrassé. Nous étions là depuis déjà quatre mois, octobre touchait à sa fin et Kinglsey est venu la chercher, sa mère la réclamait auprès d’elle. J’ai demandé à partir avec Holy et c’est là que tout a changé pour eux dit-il en désignant ses parents.

_ C’est-à-dire ?

_ Ce Kingsley est venu nous voir pour nous dire que Dudley avait déménagé en Ecosse et que si nous désirions, nous pouvions le rejoindre. Vernon commençait à s’ennuyer et je désirais revoir mon fils, alors on a accepté. J’ai vu un changement en lui dès notre arrivée. Il nous a reproché des tas de choses te concernant ainsi que ma sœur Lily. Qu’on aurait dû être fiers, qu’on avait fait de lui un enfant pourri gâté pendant que toi, tu étais traité en esclave. J’ai beaucoup pleuré en l’entendant. Vernon et Dudley se sont fortement disputés et ont cessé de se parler durant un long moment. De mon côté, j’essayais de me lier d’amitié avec les Hitchens car je me sentais très seule. J’ai appris que ton parrain était le cousin de John par alliance. En effet, sa mère se nommait Iola Black et avait épousé un moldu du nom de Bob Hitchens.

_ Quoi ?

_ Oui, Harry, tu as bien entendu. John et Elinor ont le même âge que tes parents, ils étaient à l’école ensemble. Elinor et Lily partageaient le même dortoir à Gryffondor, quant à John il était à Serdaigle mais admirait beaucoup ton père et ses amis. À la fin de leurs études, ils ont tous rejoint l’Ordre, puis Lily et ton père ont dû aller se cacher pour te protéger. Quand ils ont appris leur mort, Elinor était enceinte, ils ont donc appelé leur fille Holy Lily en sa mémoire. Harry, me pardonneras-tu un jour ?

Harry se sentait complétement dépassé par toutes ces informations et par les remords de sa tante et son cousin. Il ne savait que dire et s’ensuivit un profond silence. Vernon lui aussi restait fort silencieux. Il semblait aminci, déprimé et avait pris un coup de vieux, son visage était marqué.

_ Qu’est-il arrivé à Vernon ? finit par demander Harry.

_ Un soir, papa a entendu le nom d’anciens collègues de travail. Un autre soir, nous avons appris que tous les gens de Privet Drive avaient été tués. Il a alors compris qu’on nous cherchait. C’est là qu’il a réalisé que l’Ordre nous avait sauvé la vie en nous cachant loin d’ici, et son comportement envers Kingsley et les Hitchens a changé, du moins un peu. Puis il s’est mis à déprimer : il pleurait soudainement, perdait l’appétit, ne prononçait plus un mot.

_ Et après, que s’est-il passé ?

_ Papa passait ses journées à écouter radio sorcier, espérant entendre de tes nouvelles, mais personne ne savait où tu étais. Maman parlait de Lily avec Elinor pour rattraper le temps passé. Quant à Holy et moi, nous passions nos journées à parler de ton monde et à nous embrasser… Enfin, tu comprends ce que je veux dire, toi aussi tu as une petite amie.

_ Oui, je comprends Dudley, en pensant à Ginny.

_ Puis il s’est passé un fait inattendu, c’était en décembre.

Harry questionna son cousin du regard. Soudain, l’oncle Vernon se leva du canapé, l’ai renfrogné, et parla.

_ Il s’est passé qu’elle attendait un bébé et qu’il était comme toi ! Elle a commencé à faire des choses bizarres. Dudley et Pétunia trouvaient ça très drôle, mais moi, tout ce que je voyais, c’était que j’allais être grand-père d’une chose que je ne contrôlais pas. Les Hitchens m’expliquaient que le bébé utilisait ses dons à travers leur fille. J’avais peur, je n’avais pas su m’y prendre avec toi, j’avais rejeté tout ça et je me suis dit que Dieu m’envoyait là une punition pour mon mauvais comportement à ton égard ! dit-il en se jetant aux pieds de Harry comme pour faire expier ses fautes.

_ Je vois, oncle Vernon.

_ Au début, maman avait un peu peur, mais elle s’est habituée. Par contre, pour papa, ç’a été de mal en pis. Moi, je me suis dit que cet enfant était ma chance de me racheter.

Harry semblait abasourdi. Après avoir pris congé des trois Dursley, il monta dans sa chambre. Ginny avait tout rangé. Sa malle et ses affaires d’école devaient être à Londres car plus rien ne traînait dans la pièce. Il fut reconnaissant envers sa petite amie et décida de ne repartir que le lendemain. Au dîner, Dudley raconta à Harry tout ce qu’il avait entendu à la radio et appris lors de son séjour au centre de l’Ordre : la banque en ruine, l’éclair s’enfuyant sur un vieux dragon avec la colombe et le dragon, puis que l’éclair avait jailli et qu’il fallait rejoindre le sanglier car la bataille commençait, puis plus rien, jusqu’à l’annonce de la mort de Voldemort par l’éclair.

Il raconta comment tous les Hithchens avaient sauté de joie dans la maison avec Pétunia et Dudley. Holy qui l’embrassait en disant qu’elle l’aimait et désirait que Harry et Hermione soient le parrain et la marraine de leur bébé. Puis le silence et l’attente des jours qui avaient suivi, avec l’espoir de rentrer chez eux et de reprendre leur vie.

                                                                                 __________________________________________

De son côté, Mrs Granger fut ravie d’apprendre que sa fille se trouvait enfin en couple avec le jeune Weasley. Pour l’occasion, ils emmenèrent le jeune couple déjeuner dans un petit restaurant de Sydney après avoir transplané (ce qui ne plut guère à Mrs Granger, qui vomit). Nos deux amis passèrent quelques jours à se dorer au soleil et à prendre un repos bien mérité. Puis tous les quatre rejoignirent Londres, par la poudre de cheminette. Ils déposèrent les parents d’Hermione chez eux puis se rendirent au terrier.
Durant ce temps, Harry avait rejoint le 12 square Grimmaud. Les mangemorts y avaient pénétré après leur fuite du Ministère de la Magie. De la vaisselle était répandue dans la cuisine, du travail l’attendait, le repos viendrait plus tard. Il eut cependant de l’aide inattendue.
Le premier à venir fut Kreattur. Celui-ci commença à briquer la cuisine avec une énergie débordante. Quelques heures plus tard, ce furent tous les Weasley ainsi que Fleur, sa sœur et ses parents qui débarquèrent par la cheminée du salon. Tous voulaient aider leur héros, leur ami. Consciente de sa fatigue, Molly lui ordonna d’aller se reposer tandis qu’elle prenait le commandement des opérations.
Le jeune homme ne se fit pas prier. Il monta dans la chambre de Sirius et, après avoir jeté un “Assurdiato”, s’affala sur le lit en ruine et poussiéreux de son parrain, où il tomba de sommeil.
En bas, les conversations allaient bon train, Seamus et Dean avaient eux aussi rejoint la maison de Potter, suivis de près par Neville au bras d’Hannah Abbot, de Luna et de Ginny.

_Papa, je pense que nous devrions agrandir la cuisine, suggéra Ginny. Il y aura souvent du monde à la maison, connaissant Harry, et la table ne me paraît pas assez grande non plus. Quant à la décoration, elle est fade et terne. Il faudrait quelque chose de plus vivant.

_ Tu n’as pas tort, mais nous ne pouvons rien faire sans son accord, ma chérie.

_ Papa ! Je pense connaître Harry un peu mieux que toi et je suis sûre qu’il m’approuverait !

_ Ginny a raison, dirent en chœur George, Seamus et Dean.

_ Kreattur, ton avis compte aussi, es-tu d’accord ? demanda la jeune fille.

_ Kreattur veut bien tout ce qui rendra son Maître heureux. Qu’est-ce que Kreattur peut faire pour aider ?

_ Eh bien, pour commencer, nous dire comment retirer les tableaux des murs, suggéra Molly gentiment. Et si tu pouvais enlever les têtes des anciens elfes de maison aussi, ce serait très gentil de ta part.

_ Très bien, si la maman de Monsieur Ron le demande, Kreattur va aider la maman de Monsieur Ron.

Lorsque Harry se réveilla le lendemain matin, le mur de la cuisine avait été détruit par Seamus et George. La tapisserie de l’arbre généalogique des Black avait disparu. À la place se trouvaient des portraits, peints par magie, de Rémus, Tonks et Sirius (œuvre de Luna) sur le mur du fond. Les deux autres pans étaient blancs, ce qui agrandissait la pièce. Une longue table en bois d’orme s’étendait jusque dans la cuisine. Tous les tableaux des Black avaient disparu des murs et avaient été déposés à la cave en attendant qu’on décide de leur sort. Un seul résistait cependant : celui de la mère de Sirius.
Dans les jours qui suivirent, les Dursley vinrent leur rendre visite en camionnette. Vernon, décidé à se faire pardonner le passé et à remercier Harry d’avoir sauvé la vie de sa famille, lui offrit un réfrigérateur dernier cri ainsi qu’un four, un lave-vaisselle et une machine à laver, prétextant qu’il aurait besoin de tout ça pour débuter sa vie d’homme indépendant. Le plus heureux fut sans nul doute Mr Weasley, intrigué par toutes ces machines moldues. Pétunia, quant à elle, avait apporté du linge de maison. Harry n’osa pas leur dire non. Il fit installer l’électricité dans la maison par l’intermédiaire du Ministère (certains sorciers travaillaient incognito dans le monde moldu), expliquant qu’ayant grandi dans le monde moldu, il désirait que ses futurs enfants soient éduqués dans les deux mondes et ne prennent pas l’habitude de se servir de la magie pour tout.

Le quatrième jour, Luna briquait la salle de bain du premier étage lorsque Harry s’aperçut qu’elle n’était pas seule. Un jeune homme qu’il ne connaissait pas se tenait assez proche d’elle. Il songerait à lui demander plus tard qui il était et pourquoi Xénophilius désirait le voir. Il trouva Minerva et Slughorn occupés à faire disparaître le tableau de Madame Black sous les explications de Kreattur ; Seamus et Dean s’occupaient des têtes d’elfes.

_ Brûlez-les, leur murmura Harry. C’est ce que Sirius aurait voulu.

Tout le rez-de-chaussée de la maison brillait. La vaisselle, réparée par les bons soins des sœurs Patil, trônait dans les placards étincelant de propreté. Le placard de Kreattur fut briqué et transformé en placard à balais. Celui-ci semblait contrarié jusqu’au moment où Harry lui annonça qu’il prendrait la chambre de Regulus comme demeure désormais, dès que celle-ci serait habitable, ce qui mit l’elfe d’excellente humeur. Harry en profita pour descendre à la cave et faire brûler tout ce dont il ne voulait pas dans le poêle. Celle-ci contenait d’horribles objets sentant la magie noire à plein nez. Les Black et leur manie de sang pur… Tout ce que Sirius, son père et lui haïssaient au plus haut point.

Au fil des jours, le 12 square Grimmaud fut la proie des va-et-vient pour aider au grand nettoyage. Même Kingsley se présenta un matin, malgré son emploi du temps chargé de Ministre de la Magie temporaire. Kreattur faisait les courses et cuisinait pour tous avec bonheur de délicieux plats dignes de ceux du collège.
Au bout d’une semaine, ce furent Ron et Hermione qui débarquèrent tout bronzés dans l’ancien QG de l’ordre du Phénix. N’ayant trouvé personne à leur arrivée au Terrier, Ron avait suggéré de rejoindre Harry. Quel ne fut pas leur étonnement en voyant tous les Weasley attablés devant un pudding aux framboises.

Début juillet, le bas étant fini, tout le monde s’attaqua au premier étage. Celui-ci comportait un petit salon, une salle de bain, trois grandes chambres et ce qui devait être un bureau. La dimension de chaque pièce permettait d’assimiler assez rapidement la présence de magie. Hermione, quant à elle, grimpa au second où se trouvaient cinq chambres et une salle de bain. Celle de Sirius, celle de Régulus, de leurs parents Orion et Walburga Black et la dernière, à son grand étonnement, qui était celle d’Andromeda Black, la mère de Teddy. Mais son nom avait été à moitié effacé de la porte, sûrement avec le même sortilège que celui utilisé pour elle et Sirius sur l’arbre généalogique. Elle pénétra dans celle de Régulus et s’attela à créer un petit havre de paix pour Kreattur, redonnant vie au lit de celui-ci, nettoyant les murs, le sol, le plafonnier, les volets. Les rideaux et le linge de maison furent descendus au sous-sol où Molly, Pétunia et Elinor avaient créé une petite buanderie. Pétunia commençait à trouver du bon dans la magie et regrettait presque de ne pas avoir eu les mêmes dons que Lily.

Bientôt, Hermione peignit à l’aide de sa baguette le blason des Serpentard et installa au-dessus de la cheminée un tableau de R.A.B. retrouvé dans la chambre de ses parents, après l’avoir restauré, pour le plus grand ravissement du vieil elfe.
Début août, Harry reçut un hibou de son cousin lui annonçant que le bébé arrivait plus vite que prévu et qu’il devait venir le plus rapidement possible. Molly l’accompagna et ils emmenèrent Holy à Ste Mangouste, après l’avoir trouvée planant dans la chambre de Dudley. Celui-ci, paniqué, ne savait que faire.

_Il m’est arrivé la même chose pour la naissance de Ginny. Harry, il est évident que tu vas avoir une petite-cousine et je pense que ce sera une grande sorcière !

Harry ne put s’empêcher de rire, il se demandait comment son cousin assumerait le fait d’élever une petite sorcière, quant à son oncle…                                                           Il fut décidé qu’Harry resterait auprès du jeune couple (au grand soulagement de Dudley) tandis que Molly rejoindrait les autres. La nouvelle que Dudley attendait une petite fille dotée de pouvoirs magiques fit beaucoup rire au square Grimmaud. En effet, avec tout ce rangement, Harry avait oublié d’en parler. Ginny profita de l’absence d’Harry pour refaire la chambre de Sirius.                                              Hermione avait bien proposé de l’aider, mais elle s’enferma dans la pièce et personne ne la vit en sortir, hormis aux heures des repas, pour jeter des sacs remplis d’ordures ou pour laver draps et rideaux.
Elle commença par réparer et nettoyer les meubles. Puis elle réussit à contrer le sortilège de glue perpétuelle des murs, où se trouvaient des posters de moldues en petite tenue et autres souvenirs de la jeunesse rebelle du jeune Black. Elle mit le blason de Gryffondor sur de magnifiques rideaux rouge et or trouvés sur le chemin de Traverse, qu’elle accrocha autour du lit à baldaquin et à la fenêtre.                        Elle peignit le contour des fenêtres en rouge, installa le magnifique bureau en bois d’ébène qu’elle avait trouvé chez un antiquaire de Londres deux jours plus tôt et relia la cheminée à l’ancienne chambre de Minerva à Poudlard, sur les conseils de celle-ci…

Sur le dernier mur, elle mit des photos des Potter ainsi que quelques clichés pris au cours de leurs années d’école. Cela donnait un magnifique effet, une traînée d’or passait de l’une à l’autre. Lorsqu’elle eut fini, elle appela sa mère et la fit entrer discrètement dans la pièce. En s’approchant du mur aux photos, Molly fut subjuguée. Ce qu’elle avait pris pour une traînée d’or était en fait un phénix ressemblant fort à Fumseck. Elle regarda sa fille avec fierté.

_ Ma chérie, il s’agit là d’une très grande magie ! Tu surpasses déjà tes parents à ton âge !

_ Merci maman, dit-elle en rougissant. J’ai fait ça avec et par amour. Je tiens vraiment à Harry, je veux qu’il soit heureux et qu’il se sente chez lui.

_ Je comprends et je sais qu’il t’aime aussi, Ginny. Mais tu dois penser qu’un jour, toi aussi tu vivras ici, il est donc important que tu te sentes aussi chez toi, que ce soit dans cette chambre ou dans le reste de la maison. Voilà pourquoi je désirais que tu choisisses le mobilier et les peintures avec moi. Ne répète pas ce que je viens de dire à ton père ou à tes frères surtout, je ne pense pas qu’ils soient vraiment prêts à te voir quitter le Terrier.

_ Oh, merci maman ! dit la jeune fille en la serrant fort dans ses bras. J’avais si peur que vous refusiez tous les deux que je passe plus de temps ici.

_ Ginevra Weasley ! J’ai toujours considéré Harry comme mon fils ! C’est un garçon très bien, courageux, ambitieux et intelligent. Je ne pouvais espérer mieux pour ma fille unique.

Ginny en eut les larmes aux yeux. De ses parents, elle avait toujours pensé que le plus ouvert et réceptif était son père. Mais elle venait de comprendre que la sévérité de sa mère cachait une femme qui les aimait plus que tout. Qu’elle avait tenu la maison d’une main de fer pour maintenir des règles et une bonne éducation, plus par obligation face à la folie de son mari que par envie.
Elle savait que, tôt ou tard, Harry lui demanderait sa main et qu’elle dirait oui sans hésiter. Tout comme Hermione dirait oui à Ron. Cela serait génial que leurs mariages aient lieu en même temps, songeait-elle.                                                             La maison du square Grimmaud était spacieuse, cinq chambres et une salle de bain à chaque étage (il y en avait trois), de quoi inviter régulièrement leurs ami(e)s.         Elle était bien placée à Londres et elle pourrait rendre visite à sa famille quand elle le désirerait, ou bien ils viendraient la voir ici car tous aimaient l’homme qu’elle désirait plus que tout épouser.

_ Dis, maman, je pensais faire une chouette blanche en souvenir d’Hedwige, qui serait capable de se déplacer sur tous les murs de la maison, qu’en penses-tu ?

_ C’est une excellente idée, me permets-tu de le faire ?

_ Bien sûr, mais pas un mot aux autres. J’ai interdit à quiconque de m’aider , je voulais tout faire moi-même, j’espère qu’il aimera ma surprise.

_ Promis, tu peux compter sur moi ! Et sois rassurée, il aimera…

à suivre
0 Partages