Si on avait dit à Pétunia Dursley que son fils donnerait un jour naissance à un enfant doté de pouvoirs magiques, elle aurait sûrement nié tout contact avec le monde des sorciers. Toute sa vie, elle avait renié sa sœur qui appartenait, selon elle, à un monde de monstres, considérant d’ailleurs Lily comme tel.

Alors, le jour où cette dernière décéda et qu’elle eut à prendre Harry en charge, Pétunia décida d’éloigner de l’enfant tout ce qui pourrait lui rappeler le monde dans lequel il avait évolué durant la première année de sa vie.

Mais celui-ci avait malgré tout développé ses pouvoirs au fil des années et lorsqu’il eut atteint l’âge de onze ans , il lui fallut se résoudre à le laisser partir étudier dans l’école où Lily s’était rendue au même âge,  l’abandonnant au profit de camarades comme elle.
Et maintenant, dix-huit ans plus tard, elle se trouvait à Ste Mangouste sur le point d’assister à l’accouchement de sa future belle-fille dont le bébé était doté de facultés particulières. Quelques heures plus tôt, celle-ci s’était retrouvée planant au-dessus du lit de son fils. Paniquée, la première chose qui lui vint à l’esprit fut de dire à Dudley de contacter Harry.

Celui-ci s’était exécuté en envoyant un hibou. Dudley s’était gardé de prévenir ses parents et avait demandé à son cousin de lui fournir un moyen rapide de le contacter. Son futur enfant faisant partie de l’autre monde, autant s’y habituer dès maintenant.                                                                                                                            Harry lui avait donc offert une magnifique chouette effraie et de quoi la nourrir. Depuis la fin de la guerre, face aux évènements, Harry et lui s’étaient beaucoup rapprochés. Celui-ci lui avait même promis de l’emmener sur le chemin de Traverse, Holy lui ayant indiqué un célèbre magasin de layette.
Pétunia ne cessait de réfléchir. Comment était-il possible que son fils Dudley Dursley, dont les deux parents ne possédaient pas le moindre caractère magique, puisse donner naissance à une sorcière ? Ses propres parents étaient issus de la communauté moldue et elle n’avait jamais songé à demander à Lily s’il existait parmi leurs ancêtres d’autres signes du monde des sorciers. Elle le regrettait amèrement, désormais. Tant d’années perdues…

Était-ce un coup du sort ?  
Une vengeance du destin pour lui faire payer son comportement abusif envers son neveu ?      

Des dizaines de questions lui trottaient dans la tête, et la seule personne apte à lui répondre à cet instant était ce fameux neveu. Or Harry se cachait depuis plus d’une heure afin d’éviter le personnel soignant, qui voulait absolument rencontrer le célèbre Harry Potter. Et elle se retrouvait seule avec son fils, sa belle-fille et la mère de celle-ci dans un hôpital de sorciers rempli de gens atteints de maux qu’elle ne connaissait pas. Tout cela l’effrayait au plus haut point.

Quand ils avaient appris que Holy avait un lien de parenté avec Harry Potter, tout le personnel avait commencé à la traiter avec respect et à veiller à son bien être. Cela ne déplaisait guère à Pétunia, bien au contraire, et elle profitait de cette notoriété pour demander les meilleurs médecins et de quoi calmer les douleurs induites par les contractions de sa belle-fille. Bien sûr, elle fut étonnée quand un mage lança un sortilège d’apaisement sur celle-ci, s’attendant à le voir lui donner des médicaments.

Après plusieurs heures de travail, la petite fille vint au monde. Elle avait des cheveux noirs bouclés et de beaux yeux verts. Elle pleurait vigoureusement, ce qui présageait une bonne forme, mais elle s’endormit calmement lorsqu’elle eut tété. Rien d’étonnant pour un bébé. Mais lorsque Harry entra dans la chambre, il trouva sa tante et sou cousin planant au-dessus du lit de Holy, qui dormait paisiblement, et le berceau de sa petite cousine tournoyant autour d’eux. La petite fille faisait bouger les choses durant son sommeil.

_ Harry, aide nous, au secours ! prononça Dudley, qui semblait sur le point de régurgiter son déjeuner.

Après avoir ramené sa tante et son cousin à terre, celui-ci appela une infirmière passant non loin de là.

_ Je vois, dit-elle. Monsieur Potter, votre petite cousine est déjà très blagueuse. Je vais vous apprendre un sortilège pour contrer cela si ça devait arriver chez vous.

Quelques minutes plus tard, le berceau trônait sur le sol et l’enfant dormait paisiblement. Face aux circonstances, il fut décidé qu’elle ne sortirait de l’hôpital que lorsque les médecins auraient trouvé comment canaliser toute cette magie dans le monde moldu, le décret de protection du monde magique étant très strict à ce sujet. Lorsque Harry raconta les exploits de la petite Lauryn Lily Dursley dans la cuisine du Terrier, il y eut pas mal de fous rires.

Deux semaines après sa naissance, le 13 août 1998, Lauryn ne faisait plus voler ses parents, mais déplaçait les objets jusqu’à elle. Ainsi avait-elle pris les lunettes de l’infirmière, le ciseau du chirurgien…

Les médecins de Ste Mangouste finirent par autoriser sa sortie, mais une équipe du Ministère envoyée par Mafalda Hopckrick se rendit à Privet Drive. Il fut vivement conseillé à Dudley de faire appel à son cousin ou à son entourage en cas de doute. On lui rappela au passage le code de protection magique et un tas de règles à suivre.

Finalement, Holy et Dudley acceptèrent de venir s’installer au square Grimmaud avec les parents de celle-ci. Holy ferait ainsi sa dernière année à domicile et cela laissait le temps à ses parents de reprendre leur ancien travail et de trouver une nouvelle maison. L’ancienne avait été brûlée par les mangemorts. Ils remercièrent longuement Harry pour son hospitalité.

Molly les installa au troisième étage, leur fournissant tout ce qui avait servi à ses propres enfants. La chambre de Lauryn était un vrai petit cocon. Elle donnait sur une salle de bain attenante à la chambre de Dudley et Holy.

Ginny avait déjà gravé leurs noms sur les portes. Comme il restait deux chambres à cet étage, il fut décidé que l’une serait pour Teddy et l’autre pour les Tonks. Le second étage serait réservé à Harry et Ginny, quant au premier il comporterait quatre chambres d’amis et une pour Hermione et Ron.

La maison n’avait plus rien à voir avec ce qu’elle était au temps des Black.

L’oncle Vernon semblait contrarié et soulagé à la fois par l’installation de sa petite-fille au square Grimmaud. Il n’osait avouer que tout cela lui faisait peur et qu’il ne savait pas comment s’occuper de ce bébé, comme il n’avait pas su pour Harry, même si sa vision des choses avait bien changé.

De son côté, Harry proposa à Holy et Dudley d’inscrire Lauryn à Poudlard, comme l’avaient fait ses parents à sa naissance. La jeune fille accepta avec joie et le remercia.
La dernière semaine d’août, des lettres de Poudlard leur parvinrent et tout le monde se rendit sur le chemin de Traverse, en compagnie de Dudley.

Harry offrit un nouveau balai à Ginny, puis ils se rendirent à Fleury et Botts, chez Madame Guipure, pour s’acheter de nouvelles robes, et au magasin de layette pour Lauryn et Teddy, où Harry reçut en cadeau deux jolis bodies avec écrit “mon parrain est Harry Potter”.

Les nouvelles allaient vite et tout le monde savait pour Lauryn et Teddy. Ils finirent leurs emplettes à la ménagerie magique, où Harry s’acheta une harfang des neiges tachetée de noir pour remplacer sa chère Hedwige.

Une fois leurs courses terminées, ils passèrent chez Ollivander. Celui-ci, à leur grande surprise, était ouvert, et un jeune homme d’à peu près leur âge se tenait à ses côtés derrière le comptoir, en grande discussion avec lui.

_ Oh ! Harry, Hermione, Ron ! Quelle bonne surprise, mes amis. Je suis très heureux de vous voir. Que me vaut cette visite ?

_ Nous sommes venus voir si vous alliez mieux, chuchota une petite voix aiguë au milieu du groupe.

_ Luna ? Tu es là aussi ? s’exclama le vieil homme, la prenant dans ses bras avec un grand sourire. J’ai appris que vous retourniez tous à l’école pour finir vos études. C’est très bien, je suis sûr que vous obtiendrez tous vos ASPICS haut la main, les enfants !

_ Merci Monsieur Ollivander ! répondirent-ils tous en chœur.

_ De rien. Au fait, voici Ulysse Katsopolis, mon apprenti. Viens, mon garçon, que je te présente.

Le jeune homme s’approcha timidement du groupe.

_ Alors voici Harry Potter, Hermione Granger, Ron et Ginny Weasley, Dean Thomas, Luna Lovegood, Seamus Finnigan et je ne connais pas les deux autres.

_ Voici mon cousin Dudley, dit Harry.

_ Et je vous présente Rolf Scamander, ajouta Luna.

_ Scamander ? Comme le magizoologiste ?

_ Vous parlez sûrement de mon grand-père. Mais comme vous devez le savoir, mon père a pris sa suite.

_ Ravi de vous connaître, je me souviens très bien du jour où votre grand-père et votre père ont acheté leur première baguette. Bois de hêtre, 38.5 cm avec un brin de licorne et bois de bouleau, 27.5cm avec une plume de sombral, mon garçon !

_ Papa l’a toujours. Quant à moi, j’ai hérité de celle de mon grand-oncle. Mais je voudrais acheter ma propre baguette.

Lorsque Rolf eut trouvé sa baguette, bois de houx, 28.7 cm et nerf de cœur de dragon, sous les yeux éberlués de Dudley, la petite troupe se rendit chez Florian Fortarôme afin de déguster une de ses délicieuses glaces.

Ils apprirent sa mort infligée par les mangemorts avec tristesse. L’établissement avait ensuite été repris par son ancien commis. Celui-ci avait d’ailleurs inventé de nouveaux plats, “en hommage aux héros de la seconde guerre”, comme il disait.

Autour de la table, les discussions allaient bon train. Arthur, ayant eu une promotion au Ministère, avait vu son salaire augmenté considérablement.

Quant à Molly, elle vendait des pulls à l’effigie de Harry (avec son accord) et les commandes affluaient. On lui demandait parfois des vêtements représentant Harry, Ron et Hermione fuyant Gringots sur un dragon ou d’autres idées farfelues ayant toutes un rapport avec le petit groupe d’amis. Elle s’y attelait avec plaisir. Ainsi, la chambre forte d’Arthur et Molly se remplissait-elle à vive allure.

Le 28 août, contre l’avis de Ron, Harry se rendit au Ministère pour témoigner au procès de Narcissa Malfoy. Son mari avait été condamné à trente ans à Azkaban et Draco acquitté, mais celle-ci risquait aussi la prison. Harry n’avait pas oublié qu’en mentant dans la forêt à Tom cette nuit-là, elle avait risqué sa vie. Ainsi plaida-t-il en sa faveur, expliquant qu’elle lui avait sauvé la vie et avait changé de camp avant la mort de Tom Riddle.

Après de longues heures de délibération, le MagenMagot l’acquitta et elle put rentrer chez elle avec son fils. Deux jours plus tard, Harry reçut une lettre provenant du manoir Malfoy.

Cher Harry,
Je me permets de te remercier au nom de ma famille pour ce que tu as fait pour nous, malgré tous les torts que mon mari et ma sœur ont pu te causer au cours des sept dernières années. Tu as sauvé la vie de mon fils unique dans la salle sur demande, au péril de la tienne alors que celui-ci tentait de te tuer. Je t’en serai éternellement reconnaissante, ainsi que Draco et Lucius. Tu es venu témoigner à mon procès alors que rien ne t’y obligeait (bien au contraire) et tu m’as évité ainsi de rejoindre mon mari et m’as donc permis de continuer à veiller sur Draco. Tu as un cœur bien plus précieux et humble que celui de notre famille. Sache que Harry Potter sera toujours le bienvenu dans ma maison ainsi que ses proches.

Narcissa Malfoy

Harry fut étonné par la courtoisie et l’invitation de Narcissa. Il monta ranger la lettre dans la chambre de Sirius. Depuis son retour de l’hôpital, il n’avait pas dormi au square Grimmaud, profitant des derniers jours de soleil pour jouer au Quidditch avec les Weasley au Terrier.

Lorsqu’il ouvrit la porte, il en resta bouche bée. Son parrain lui faisait de grands signes au-dessus de la cheminée, une chouette blanche volait d’un mur à l’autre, sa malle pour Poudlard était rangée et prête pour le départ. Dans l’armoire entrouverte, il put apercevoir des chemises et pantalons neufs ainsi que des cravates, des chaussettes et même des boxers bien pliés dans une panière en tissu. Les rideaux du lit étaient aux couleurs de Gryffondor avec le blason gravé dessus en fil d’or.

C’était sublime. Il parcourut chaque mètre de la chambre, de plus en plus étonné. Arrivé à la cheminée, il trouva un petit mot. C’était l’écriture de Ginny, il la reconnut de suite. Un doux parfum de fleur en émanait et son cœur se mit à battre plus vite.

Harry,
 J’espère que tu aimes la nouvelle décoration de ta chambre. J’ai gardé les souvenirs de Sirius dans une malle au grenier. Je te dis à demain, 10h30, King Cross.

Bisous.
Ta Ginny

Après avoir soigneusement rangé les deux lettres dans le placard de son bureau, Harry se rendit au grenier. Il était propre et rangé, des armoires y avaient été placées qui embaumaient la lavande et la naphtaline.

Il trouva la malle contre le mur du fond et l’ouvrit. Tout était proprement classé, y compris des lettres envoyées par ses parents avec des photos de lui enfant. Il resta un long moment à observer les souvenirs de son parrain. En fin d’après-midi, il décida de faire le tour de la maison.

Tout semblait changé, Sirius aurait beaucoup aimé la nouvelle décoration. Dans le couloir de l’escalier se trouvaient des portraits de Dumbledore, de Sirius et de Harry pris lors des fêtes de Noël trois ans plus tôt, un de Harry, Ron et Hermione datant de leur seconde année, et un autre représentant James, Sirius et Rémus. Une dizaine de tableaux agrémentaient les murs au fur et à mesure que l’on descendait dans les étages.

Il termina par le salon. Le mur du fond représentait un arbre généalogique, les premières cases indiquaient ses parents, son oncle et sa tante, puis venaient Dudley et lui. Dudley était relié à Holy (sa famille apparaissait également) et un trait descendait vers Lauryn.

À côté de sa case s’en trouvait une vide. Il y inscrivit le nom de Ginevra Weasley car il savait qu’il l’épouserait un jour. L’arbre semblait avoir deviné ses pensées, peut-être par magie, se transformant dès qu’il eut fini d’écrire le nom de Ginny. Tous les Weasley y apparurent. Au même moment, dans la chambre de Ginny au Terrier, le même phénomène se produisit. Le nom de Harry Potter s’inscrivit dans la case à côté de la sienne, ainsi que tous les Potter.

La jeune fille, avec l’aide de sa mère, avait eu la brillante idée de relier le mur du salon du square Grimmaud à celui de sa chambre. Ainsi, si l’un d’eux écrivait quelque chose, cela apparaîtrait aussi de l’autre côté.

Lorsque la jeune fille remonta dans sa chambre après le dîner et s’aperçut que de nouvelles écritures y étaient apparues, la première chose qu’elle fit fut d’appeler sa mère.

_ Maman ! Viens vite, s’il te plaît !

_ Qu’y a-t-il, Ginny ? Je suis en train de préparer une nouvelle commande ! répondit-elle sur un ton légèrement agacé.

_ Maman, c’est mon mur !

_ Ah bon, tu es sûre ? J’arrive !

Molly rejoignit sa fille devant le mur de sa chambre. On y lisait désormais un arbre généalogique indiquant l’union entre Harry Potter et Ginevra Weasley.

_ Maman, il a écrit mon nom ! Comme je suis heureuse ! Tu avais raison, cet arbre marche vraiment. Regarde : avant, il n’y avait que notre famille et maintenant, il y a James et Lily ainsi que le reste de leur famille ! C’est fou ! Tu crois que de son côté nos noms sont apparus ?

_ Oui, ma chérie, c’est le but de cette magie. J’avais fait la même chose à ton père lorsqu’il m’avait enfin avoué qu’il m’aimait. Je suis vraiment heureuse pour toi, je vous souhaite beaucoup de bonheur.

Harry n’en croyait pas ses yeux ; il ne connaissait pas ce type de magie et il faudrait qu’il demande plus de renseignements à Hermione là-dessus. Ainsi sa petite amie avait ensorcelé le mur du salon pour que l’arbre se crée tout seul dans le cas où il y inscrirait son nom !

Après avoir pris une douche, s’être assuré que Lauryn et ses parents allaient bien, avoir dîné et s’être brossé les dents, il partit se coucher dans la chambre que sa future femme avait décorée avec tant d’amour…

A suivre…
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